Un avis de recherche présentant Robert Antoine Pierre surnommé Abou Abderrahmane avait été diffusé dès dimanche dernier auprès de tous les gendarmes et policiers du royaume marocain. Suspecté d'être impliqué dans les attentats du 16 mai dernier, ce jeune homme de 31 ans a été interpellé mardi matin à Tanger.
Ce sont des islamistes arrêtés dans le cadre de l'enquête qui ont parlé aux enquêteurs de Robert Pierre, le présentant comme un " émir ". Toujours selon leurs témoignages, ce dernier aurait été en contact avec un prédicateur de Fès Abdelwaheb Rafiki, dit "Abou Hafs". Celui-ci qui dispense des prêches virulentes contre les Juifs et les Occidentaux a été arrêté en février dernier pour " incitation à la violence ".
Les services de renseignement marocains suspecte également ce prédicateur d'être l'un des dirigeants du groupe islamiste clandestin "Salafia jihadia" (Salafisme combattant), un mouvement extrémiste soupçonné d'être derrière les attentats de Casablanca.
Quant à Robert Pierre, il s'agit d'un ressortissant français qui s'est installé à Tanger depuis 1996. Convertit à l'islam, il a épousé une marocaine dont il aurait eu deux enfants. Originaire de la région lyonnaise, il était connu des services de renseignements français.
Importateur de voitures, il se déplaçait fréquemment en France, en Espagne, en Belgique et en Allemagne pour y trouver les véhicules qu'il revendait au Maroc.
Ses nombreux déplacements lui auraient permis de faire la liaison entre les réseaux marocains et étrangers.
Le jeune homme aurait également effectué selon la police, plusieurs séjours en Afghanistan et en Arabie saoudite. Les autorités estiment qu'environ 300 marocains auraient suivi des stages d'entraînement dans les camps d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan.