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TERRORISME
L'explosion d'un camion-citerne à Djerba.
Le 11 avril 2001, un camion-citerne transportant du gaz et remplit d'explosifs prend feu devant la synagogue de la Ghriba de Djerba en Tunisie. Ce sont des touristes qui étaient visés.

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mardi 5 novembre 2002.

Rachid Halloui

Mis en ligne le : 20/10/2002

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"Cette opération a été menée par un jeune de l'organisation Al-Qaida, qui n'a pas supporté de voir ses frères en Palestine se faire tuer, alors que les juifs se promènent, s'amusent et accomplissent librement leurs rites en Tunisie"

Souleiman Abou Ghaïth (membre d'Al-Qaida)

 

Il est encore tôt ce matin-là lorsque des touristes allemands remarquent un camion-citerne qui circule devant l'ancienne synagogue de la Ghriba en Tunisie. Trop tôt sans doute, car les enquêteurs l'apprendront par la suite, pour le kamikaze, il n'y a pas encore assez de monde devant ce lieu de culte.

Le conducteur, Nizar Ben Mohamed Nasr Nawar va donc patienter et garer son camion un peu plus loin. Vers 10 heures, les touristes se font plus nombreux et le jeune tunisien de 24 ans, décide de stationner sa fourgonnette le plus près possible de la synagogue.
Il ouvre le réservoir à gaz du camion mais remarquant que son manège est observé par une patrouille de police, il allume un bâton de dynamite dans la cabine. Le camion-citerne transportant du gaz explose aussitôt faisant 21 morts dont quatorze Allemands, trois Tunisiens et deux Français. Le kamikaze sera lui aussi brûlé vif. Vingt autres Allemands seront gravement blessés.

Au domicile du kamikaze, la police tunisienne découvre un téléphone satellitaire du type des appareils utilisés en Afghanistan par les membres présumés d'Al-Qaida. Quelques jours plus tard, deux journaux arabes de Londres, Al-Hayat et Al-Qods al-Arabi publient un communiqué faxé d'Islamabad (Pakistan) et portant l'entête de "la base du Jihad" (Al-Qaida) qui présente Nizar Naouar comme un "martyr mort pour la cause de Dieu". «Nizar ben Mohamed Naouar a effectué cette opération au nom du commandement de l'Armée islamique : le martyr Nizar a préparé cette opération de sa propre initiative à titre d'exemple pour prouver à la nation qu'un homme seul pouvait réaliser une opération aussi spectaculaire en dehors de la terre de Palestine. Le héros a étudié la cible, il l'a photographiée et il a choisi l'endroit où elle devait être touchée.» A ce fax était joint, une lettre destinée à sa famille résidant en France et qui invitait son frère Walid à "terminer le travail". Mais pour le gouvernement tunisien, il s'agit toujours d'un malheureux accident.

Le 23 juin, l'attentat est revendiqué officiellement par un membre du réseau Al-Qaida, Souleiman Abou Ghaïth, dans une déclaration faite à la télévision Al-Jazira du Qatar. "Cette opération a été menée par un jeune de l'organisation Al-Qaida, qui n'a pas supporté de voir ses frères en Palestine se faire tuer, alors que les juifs se promènent, s'amusent et accomplissent librement leurs rites en Tunisie" affirme-t-il dans cet enregistrement.

Le fils de Paul Savage, l'une des deux victimes françaises porte plainte. Le parquet de Paris ouvre le 30 avril, une information judiciaire pour "assassinats et tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". L'enquête est confiée au juge Jean-Louis Bruguière qui se rend le 19 septembre à Djerba accompagné de policiers de la DST pour faire le point avec les enquêteurs tunisiens. Ils lui remettent la liste des numéros de téléphones appelés par Nizar sur son portable. La France et l'Allemagne vont collaborer à l'enquête conduite pas les autorités tunisiennes. En Tunisie, l'oncle de Nizar Nawar, Belgacem Nawar, est arrêté pour complicité avec son neveu.

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